Communiqué de presse

Mahdi préconise des voies de migration légale contrôlées et un accueil sur le sol africain

Le Secrétaire d'Etat à l'asile et la migration, Sammy Mahdi, a plaidé pour une collaboration étroite avec l'Union africaine (UA) lors d'un congrès numérique. Soucieux de privilégier des voies de migration légales contrôlées, il a insisté sur l'importance d'accueillir les réfugiés dans leur propre région. 

En tant que partenaire de premier plan pour notre pays et l'Europe, l'UA fait office de tampon contre les flux migratoires incontrôlés. Les pays suivants font partie du comité de pilotage actuel : l'Ethiopie, le Kenya, le Libéria, la Libye et le Maroc. Sur le plan de la migration africaine vers l'Europe, ces pays occupent une position clé dans le contrôle des flux migratoires. Des contacts étroits garantissent une migration contrôlée. 

 

Voies de migration légale contrôlées 

 

Toute personne qui souhaite venir travailler ou étudier chez nous doit pouvoir le faire sous certaines conditions. La migration de travail et d'études constitue pour de nombreuses personnes la clé d'un avenir meilleur. Toutefois, cela doit se faire par des voies légales et non en effectuant un périple infernal et en rémunérant grassement des passeurs. « Pour occuper certains emplois, nous allons avoir besoin de talents. Je souhaite donc favoriser l'afflux de cerveaux et non leur fuite. Les personnes qui souhaitent acquérir une expérience en Belgique après leurs études doivent bénéficier de suffisamment de temps pour le faire. Par la suite, si elles veulent rentrer chez elles, les deux pays seront gagnants. Les compétences acquises peuvent être mises à profit partout »,conclut Mahdi. 

La migration légale au départ de ces pays vers la Belgique est en baisse, mais cela s'explique principalement par la réduction de moitié du nombre de migrants en provenance du Maroc. En effet, leur nombre est passé de 10.000 en 2010 à 5.000 en 2019. En revanche, la migration en provenance des autres pays est restée relativement stable. On compte ainsi chaque année une cinquantaine de personnes originaires de Libye, une centaine du Kenya et du Liberia, 200 d'Ethiopie et 400 du Nigeria. 

 
Accueil important dans la région d'origine 

Ces pays assurent aussi l'accueil des réfugiés de la région. A eux deux, l'Ethiopie et le Kenya accueillent plus de 1,3 million de réfugiés, essentiellement en provenance de Somalie. Il est également important que le récent afflux de 80.000 réfugiés érythréens en Ethiopie fasse l'objet d'un suivi conjoint. Parmi les transmigrants en Belgique, on trouve souvent des Erythréens qui désirent se rendre au RoyaumeUni uniquement en raison de la présence sur place d'une importante communauté érythréenne. Par ailleurs, la Libye fait maintenant office de pays de transit pour la migration africaine vers l'Europe. Jusqu'il y a peu, elle était davantage un pays où des gens originaires du continent africain venaient s'installer et travailler. Aujourd'hui, environ un million de personnes y résident en tant que réfugiés ou migrants économiques. Mahdi souligne : « Toutefois, nombreux sont ceux qui tentent aussi leur chance en Europe pour y trouver du travail. Si nous voulons mettre fin à la traite d'êtres humains à destination de l'Europe, il est dans l'intérêt de chacun de soutenir les pays africains. L'Office des étrangers (OE) s'efforce de préciser à ses partenaires africains les documents dont il a besoin pour procéder à l'évaluation des dossiers. Des dossiers mieux préparés permettent de prendre des décisions plus rapidement. De cette manière, les intéressés sont informés dans un délai beaucoup plus court de la décision dont dépend leur avenir ». 

 

En 2019, le Directeur général de l'Office des étrangers, Freddy Roosemont, a pris l'initiative de renforcer la collaboration. Le comité de pilotage de l'UA, présidé actuellement par la Libye, et son représentant permanent se sont réunis hier pour préserver les bonnes relations, et ce même en période de crise sanitaire.