Première relocalisation de 22 demandeurs d'asile après l’incendie à Moria
Aujourd'hui, 22 demandeurs d'asile provenant des camps grecs ont atterri à Zaventem. C'est ce qu'a annoncé le Secrétaire d'Etat à l'Asile et la Migration, Sammy Mahdi.
"Tout le monde se souvient de l'incendie du camp de réfugiés de Moria. Avec un problème aussi aigu, il faut pouvoir agir immédiatement, mais de nos jours, cela prend beaucoup trop de temps. Un an et demi plus tard, les premiers adultes arrivent dans notre pays. Cette situation devrait s'améliorer à l'avenir avec la création d'une vraie Agence européenne pour l'asile. Ils peuvent eux-mêmes aider les pays qui en ont besoin à faire la sélection."
Après les événements catastrophiques entourant l'incendie du camp de réfugiés de Moria, le gouvernement belge a décidé en 2020 de relocaliser les demandeurs d'asile depuis la Grèce. Il a ensuite été décidé de faire venir de Grèce plus de 30 mineurs non accompagnés et une centaine de personnes en famille ou de personnes en situation de vulnérabilité. Les mineurs sont arrivés en Belgique en 2020. Mahdi a ordonné de faire le maximum d'efforts pour sélectionner 150 personnes. Ceci afin de réduire la pression sur le système d'asile grec. Depuis octobre 2020, il s'efforce de mener à bien ces procédures administratives le plus rapidement possible.
Il est frustrant qu'il n'ait pas été possible d'agir plus rapidement au sein de l'Union européenne. Cela montre une fois de plus que les rélocalisations ponctuelles ne sont pas une bonne solution. Une étape très importante a été franchie il y a un mois avec la décision de créer une vraie Agence européenne de l'asile. Cette agence pourra décider d'elle-même si un État membre a besoin d'aide en cas d'afflux excessif de demandes d'asile ou de situation de crise aiguë dans l'accueil des demandeurs d'asile. Un contrôle plus rapide et plus efficace aux frontières extérieures devrait permettre de traiter et de déplacer plus rapidement les personnes qui fuient véritablement la guerre ou les persécutions politiques.
Au cours des derniers mois, 72 personnes ont été sélectionnées dans les camps grecs pour être transférées en Belgique. Sur ces 72 personnes, 22 ont déjà été transférées, les autres suivront dans les mois à venir. Ils se soumettent à toutes les obligations de test et de quarantaine et ne sont pas autorisés à voyager s'ils sont positifs au COVID. Ceux qui sont relocalisés passent par la procédure d'asile en Belgique. Fedasil les héberge dans différents centres d'accueil en Belgique. L'opération pour les 78 personnes restantes est toujours en cours. Après la sélection des profils, il y a un contrôle de sécurité et un accord finale par le Secrétaire d'Etat à l'Asile et la Migration.
Ces dernières années, plusieurs États membres européens ont accueilli des demandeurs d'asile provenant des camps grecs. Les conditions de vie dans les camps sont problématiques depuis des années, l'incendie du camp de Moria en étant le point le plus bas. Lors d'une visite à Lesbos, le secrétaire d'État Mahdi a déjà mentionné que la Grèce doit améliorer d'urgence ses structures d'accueil. "La Belgique fait preuve de solidarité, mais la Grèce doit prendre ses responsabilités. L'Union européenne a donné à la Grèce toutes les possibilités financières pour accueillir les gens de manière humaine. Nous attendons de nos collègues grecs qu'ils fassent de même." dit Mahdi.